À propos

Charte pour un serveur au format A4

[Anarchie – Autonomie – Affinité – Autogestion]

Attention ! Cette charte n’est pas une constitution. Elle éclaire sur nos motivations et notre mode de fonctionnement mais nous ne la voulons pas figée. Elle pourra évoluer avec nous, avec nos expériences et nos envies.

Anarchie : un serveur pour les luttes sociales et libertaires

Nous ne nous plaisons pas dans une société autoritaire normée… qui recherche la croissance économique plutôt que les souhaits de ses membres. Nous partageons bon nombre des idées que l’on regroupe sous les étiquettes d’anarchistes et de libertaires. Le changement auquel nous aspirons sera l’œuvre de chacun-e, individuellement ou collectivement artisan-e des luttes qui construiront petit à petit des sociétés libertaires.

Ces luttes nécessitent des outils, parmi lesquels figurent internet. Nous ne sommes pas tou-te-s convaincu-e-s de l’intérêt ou même de la possibilité d’existence d’Internet dans les sociétés auxquelles nous aspirons. Mais Internet existe, et nous sommes persuadé-e-s qu’il s’agit d’un outil de lutte intéressant.

Nous souhaitons donc un serveur afin d’œuvrer pour le changement social en soutenant les alternatives locales à la société spectaculaire marchande et autoritaire, les luttes sociales, l’anarchisme, etc.

Autonomie : un serveur pour se réapproprier nos outils de luttes

Internet est actuellement une technologie de spécialistes aux mains des multinationales et des états. Et nous, nous souhaitons nous réapproprier nos luttes, maîtriser nos moyens d’expression. Un serveur autonome doit nous permettre de contrôler et de gérer nous-mêmes, à notre échelle, la petite parcelle d’Internet que nous utilisons plutôt que de la confier à des gens que nous ne connaissons pas, le plus souvent des multinationales et autres valets du capital ou de l’état. Nous pensons savoir qu’en un sens cette lutte est vaine dans la mesure où le jour où nous maîtriserons l’infrastructure des réseaux de communication et d’énergie qui transmettent nos données n’est pas près de se lever dans une société capitaliste. Mais nous envisageons le serveur autonome comme un petit pas sur la longue route de l’autonomie.

L’autonomie à laquelle nous aspirons est aussi la libération vis à vis des spécialistes. En tant qu’utilisateur-ice-s d’Internet, nous souhaitions apprendre à maîtriser les techniques que nous utilisons parfois sans le savoir. Notre serveur nous apprendra bien des choses sur le fonctionnement des réseaux et l’administration d’un serveur nous permettra de choisir nous-mêmes les solutions techniques qui nous conviennent. Parmi elles, une nous semble fondamentale : l’utilisation exclusive de logiciels et de formats libres.

Enfin, nous savons qu’il est facile de nous tracer et de nous espionner. Nous savons que les serveurs gardent des traces de tout ce qu’ils traitent et que leurs gestionnaires n’hésitent pas à transmettre ces informations dans la plus grande opacité, à d’autres entreprises commerciales, étatiques. Un serveur autonome de ces gens-là nous paraît déjà un bon choix.

Affinité, autogestion et hébergement

Nous nous lançons dans ce projet en groupe autogestionnaire et affinitaire. Nous partageons l’envie d’héberger nous-mêmes nos projets, d’acquérir plus d’autonomie par rapport aux technologies numériques et de travailler ensemble. Par ailleurs nombre d’individus et de groupes amis utilisent internet sans avoir (encore) de serveur autonome. Nous leur proposerons de les héberger s’illes le souhaitent.

Mais si nous expérimentons l’autogestion au niveau interne, le groupe autogestionnaire et affinitaire du serveur garde le contrôle sur les objectifs du serveur, les projets qu’il héberge et son fonctionnement technique. Nous proposons en quelque sorte un contrat : nous gérons un serveur comme nous l’entendons, nous leur proposons un espace dessus où illes pourront faire ce qu’illes entendent. Le fait d’avoir un site, une liste ou en général d’utiliser des ressources du serveur n’implique donc pas la participation au groupe (auto)gestionnaire. Inversement, des personnes n’utilisant pas les ressources du serveur peuvent participer au groupe (auto)gestionnaire.

Mais attention, le but est de conserver l’autonomie du groupe (auto)gestionnaire et affinitaire et non de brimer les libertés des autres. Ainsi le groupe (auto)gestionnaire contribuera avec enthousiasme à aider d’autres groupes/individus à monter leur propre serveur et à rendre ainsi leur utilisation des technologies numériques plus autogestionnaire.

Note aux projets hébergés

Vous l’avez compris, nous gérons un serveur comme nous l’entendons et nous vous y proposons un espace ou vous pourrez faire ce que vous entendez. Celleux qui tiennent des propos sexistes, racistes, homophobes, autoritaires ou fascistes en général, sont invité-e-s à aller voir ailleurs, bien entendu.

Enfin, nous tenons à souligner que l’hébergement d’informations, en particulier militantes et révolutionnaires, est un risque dans notre société de plus en plus liberticide et qu’Internet est particulièrement facile à surveiller. L’utilisation d’un serveur autonome des industriels de l’Internet n’implique pas moins de risques d’être pris-e-s, mais peut-être davantage. En effet, ce serveur sera éventuellement plus surveillé et l’information y sera moins bien dissimulée qu’enfouie au milieu des dizaines de milliers de sites hébergés sur un serveur industriel. En conséquence, merci de faire attention à ce qui est mis sur les sites. Il ne s’agit pas d’être peureux-ses, mais d’être conscient-e-s des risques et d’agir en connaissance de cause.

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